La chanson, un objet plus complexe qu’il n’y paraît
La chanson n’est pas un objet simple à définir et à étudier, de par le fait qu’elle mêle intimement un texte, plus ou moins long et plus ou moins poétique, à une musique qui, dans le meilleur des cas, épouse ce texte à la perfection, et dans la majorité le supporte. C’est cette particularité qui rend difficile l’écriture de chansons.
La chanson en tant qu’ultime bastion de la poésie et de la tradition orale
La chanson semble être devenue l’ultime refuge de la poésie depuis presqu’un siècle, ou tout du moins son vecteur principal pour atteindre un très large public, ce que n’a jamais été l’édition imprimée de poèmes. C’est ce qu’écrit d’une autre manière Michel P. Schmitt, professeur émérite de littérature française, dans l’introduction de l’article qu’il a rédigé sur la chanteuse Barbara pour l’Encyclopédie Universalis:
Si la chanson est la seule forme crédible de poésie depuis les années 1920, ce n’est pas parce qu’elle façonne des chefs-d’œuvre dans les matériaux nobles, mais qu’elle effleure les émotions juste avant qu’elles ne s’évanouissent .
Michel P. SCHMITT, « Barbara (1930-1997) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 22 octobre 2017. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/barbara/
Par ailleurs, comme le faisait remarquer justement Maxime Le Forestier dans un entretien dans l’Express (27 mars 2003), « la chanson, c’est le dernier refuge de la tradition orale ».
La cristallisation à la fois de la poésie et de la tradition orale actuelle dans la chanson est à mon sens ce qui en fait la force et explique le grand impact que les chansons ont sur un très vaste public, quelqu’en soient les genres et styles.